Les promoteurs RaveDave et Pink Popo ont à nouveau tenté le diable en l'honneur de la Journée internationale du parler pirate, le 19 septembre dernier, en organisant le seul rave qui ose mélanger la piraterie à l'énergie brute de la scène rave montréalaise.

Suite logique de la soirée Pirates Of The Rave, organisée à pareille date l'année dernière, l'édition 2009, intitulée Rave Pirates Are Back, a de nouveau donné lieu au sabordage de tympans, cette fois en plein coeur du quartier Saint-Henri.

Dévoilé 24 heures à l'avance, le lieu de la piraterie n’a été nul autre que le bâtiment du Centre RCA, situé au 1001 rue Lenoir.

Cette ancienne usine construite en 1908 par Emile Berliner, l'inventeur germano-américain du gramophone et des disques vinyles, a assuré sa production industrielle puis celle des tourne-disques, radios et téléviseurs de la compagnie RCA-Victor jusqu'en 1972.

À l'abordage!
La nuit de piraterie a débuté par la projection de la version 2008 du célèbre événement gabber A Nightmare in Rotterdam. Elle a ensuite vu défilé les écumeurs de l'électro Pink Popo et Dorian Grey, les flibustiers du Breakbeat/Drum&Bass Melodrastik et Host One ainsi que les corsaires du hardcore Samwise, Metzen, Matduke, Seïsmik ainsi que l'infâme RaveDave.

Malgré le nombre restreint de raveurs pirates (environ 120), la salle était bien remplie et animée par l'ambiance survoltée de ce que certains appellent « l'esprit rave ». On a remué le derrière durant toutes les performances, particulièrement pendant le tagteam énergique de Matduke et Metzen, prestation qui a su mettre le feu au plancher ainsi qu'aux jambes de bois.

La bonhommie des pirates, capitaines et moussaillons s'est imposée durant la soirée, tout comme ce que votre humble serviteur a nommé the sexiest pirates ever  (voir photo du haut). Après ça, on pouvait au moins se refroidir les esprits en buvant des boissons peu chères (de 2,00 à 2,50$).

Le capitaine
Le capitaine de la soirée, RaveDave, explique l'origine du concept du party : « lors d'un souper bien arrosé avec Pola (Pink Popo), on délirait sur un thème de ninjas et de pirates. On a finalement misé sur les pirates même si je crois que les ninjas skills sont beaucoup plus avancées que le YARRR RUM YarYar des pirates  ».

Originaire de Hongrie, capitaine Dave, parfois appelé David Nagy, a découvert l'univers rave en 2004, au Québec, lors du festival psytrance Eclipse. Il n'en fallait pas plus pour qu'il entreprenne d'organiser ses propres soirées dont la première s'est tenue le 28 janvier 2006. Il compte désormais 10 événements à son actif et entend bien continuer sur sa lancée.

« Mon but est d'abord et avant tout d'avoir du plaisir avec mes amis. Je ne tiens pas à faire d'argent avec mes partys », explique-t-il. Sa formule consiste à proposer un thème original, un prix d'entrée modique (de 10 à 15 $), une brochette de Djs montréalais représentant plusieurs styles musicaux ainsi qu'un endroit nouveau à chaque fois.

Selon lui, la recette fonctionne puisqu'il voit toujours « plein de nouveaux visages » dans ses partys. Il souligne cependant qu'« il est parfois difficile de trouver une salle pour un rave puisque les propriétaires font immédiatement le lien avec la drogue ».

Contrairement à ses comparses des sept mers, capitaine Dave n'entretient pas de désir d'expansion. « Je vise uniquement la scène montréalaise, ce pour quoi les DJs présents dans mes soirées sont la plupart du temps locaux. Des raves de cent, deux cents personnes me satisfont amplement », souligne-t-il.

Même s'il n'a jamais pu voguer sur les mers technos de son pays natal, il soutient que la musique électronique, très populaire en Europe, a toujours fait partie de lui. On doit donc s'attendre à d'autres chasses au trésor nocturnes signées RaveDave!

Longue vie aux corsaires du rave! YARRR!