Voici une série de quatre textes concernant l'histoire de la scène rave de Trois-Rivières. L'histoire d'un mouvement vu à travers le prisme de Dj Symphonia.

Comme bon nombre de personnes au tournant du nouveau millénaire, j'ai joint avec enthousiasme la vague des premiers raveurs québécois. L'éclosion de la scène électronique au Québec, plus particulièrement à Trois-Rivières, m'a permis de découvrir le djing, art auquel je m'adonne depuis sous le nom de Dj Symphonia.

Dans le cadre de ma collaboration avec Datagram Radio, je vous propose une courte histoire de la scène rave trifluvienne. Rembobinons maintenant un peu la cassette…

Les débuts

DJ Rikam

Désirant en savoir plus sur la naissance de la scène rave dans la région de Trois-Rivières, j’ai interrogé ses vétérans avec intérêt. Tout semble avoir commencé avec les soirées d'Erik Amyot, alias Dj Rikam, et de ses amis Tommy Fafard et François Trottier. En 1995, ils organisent les premières fêtes psytrance à Trois-Rivières, inspirées des événements goachill et des fêtes technos montréalaises. Les comparses décident alors de se lancer dans l'organisation de raves en fondant les productions Expérience.

Projet1, présenté en 1996, sera leur premier rave officiel. Pour sa première édition, le rassemblement attire environ 100 personnes. Pendant la même année ont lieu les Projet2, 3 et 4, durant lesquels mixe pour la première fois un Dj qui marqua la scène locale pour les années à suivre, Dj Flavour. En 2002, Dj Rickam fondera le collectif Tech Safari, organisateur des réputés festivals de musique électronique Eclipse.

Yaz Aeschimann

Entre en scène un autre personnage influant de la culture électronique trifluvienne, Yaz Aeschimann. Le Dj remarque qu'au terme des soirées raves, généralement vers 7 h ou 8 h, les fêtards ont encore soif de musique. Il entreprend alors d'organiser des afterpartys dans certains bars de la région après ces nuits endiablées.

Réaction en chaîne

En 1995, Yaz fait la connaissance de Patrick Cossette et fonde les productions Rave à moi. Un jeu de mots nous incitant à rêver à leurs soirées, mais suggérant aussi que les raves appartiennent à tous les passionnés de musique électronique. On me parle encore de leurs premiers partys avec beaucoup de nostalgie, le sourire aux lèvres.

Pour leur première soirée d'envergure, les responsables de Rave à moi décident de choisir un nom facile à retenir et évoquant toute l'énergie des raves. C'est ainsi qu'est née la série de raves BOOM, qui se tient d'ailleurs encore chaque année dans la région.

En septembre 1997 se tient le premier BOOM dans l'ancienne cathédrale de la petite ville de Nicolet, où sont rassemblées environ 1000 personnes. Les éditions suivantes auront lieu dans l'aréna Jean-Guy Talbot de Trois-Rivières, un endroit sécuritaire et facile d'accès.

L'image du premier flyer de la soirée, un champignon nucléaire, représente à merveille la puissance de l'énergie dégagée par les raveurs dansant à l'unisson, en harmonie. Le logo nucléaire inversé est ainsi devenu l'emblème de la production.

Voir aussi :
La fondation de D.R.B. (3/4)
De l'essor des promoteurs aux afterhours (2/4)