[Scène Rave]
Les débuts de la scène rave à Trois-Rivières (2 de 4)
Par Miguel Hamel, Dj Symphonia - 01 septembre 2010Voici le deuxième texte d'une série de quatre concernant l'histoire de la scène rave de Trois-Rivières. L'histoire d'un mouvement vu à travers le prisme de Dj Symphonia.
DJ Symphonia @ Empyre 2 (juin 2005)
Au tournant du millénaire, les candys ravers sont forts nombreux dans la plupart des événements raves. On voit scintiller à la lumière des néons ultraviolets bracelets et colliers multicolores. Les phats en poil (large pantalon de peluche fait, la plupart du temps, à la main) battent la mesure à chaque coup de basse...
En 1998, les promoteurs de Rave à moi, Yaz Aeschimann et Patrick Cossette, décident de mettre en place une série d'événements extérieurs : Outside. Ces soirées passeront dans les annales : au total, il y aura quatre éditions.
Durant les années subséquentes, Rave à moi organise plusieurs autres raves comme Fusion et NRJ. D'autres productions plus petites, telles Omniscience et Shakra, organisent quant à elles les évènements psychedelic-trance Hypnagogik Phase et Shimmy.
Du côté d’Expérience, les membres de la production organisent World Nation à l'intérieur de la bâtisse industrielle du parc de l'Expo. Y ont notamment été invités Misstress Barbara (alors qu'elle en était encore à ses débuts) ainsi que Stormbass et Goa Gill, véritable phénomène du mouvement Goa.
La montée de la House et des afterhours
Au tournant du nouveau millénaire, la House gagne énormément en popularité. On voit alors apparaître dans la région les premiers afterhours (boîtes de nuit ouvertes après les heures de fermeture des bars et clubs servant de l'alcool).
Plutôt que de fréquenter un événement très rassembleur à chaque deux ou trois mois, il est désormais possible d'aller danser sur une musique électronique plus accessible deux soirs par semaine. L'ouverture des afterhours freine alors légèrement l'engouement pour les raves, un engouement qui se volatilisera presque totalement vers 2006.
Face à la situation (et par souci de promotion), les responsables de Rave à moi changent le nom de leur production pour R.A.M. et organisent la soirée Techno Zone tous les vendredis au défunt Bar Liverpool, sur la rue Des forges à Trois-Rivières. Dj Flavour sera l'un des Djs fétiches de ces soirées qui fonctionneront pendant environ deux ans. J’y ai participé à une seule reprise. Cela m'a été suffisant pour constater la grande qualité des soirées que tout le monde a semblé apprécier.
Vers 2000, le Bubble afterhours ouvre ses portes au centre-ville de Trois-Rivières. Je me rappelle y avoir passé quelques belles soirées au son de la musique de Dj Tricks et Flavour, tous deux très actifs au sein de la scène électronique de l'époque. Malheureusement, Le Bubble ferme ses portes peu de temps après son ouverture en raison des plaintes de bruit du voisinage.
Quelques mois plus tard lui succède L'After, situé au coin Laviollette et Notre-Dame. Les productions Just Playin' y tiennent alors deux raves : Spring Dream et Smile. Je garde de très bons souvenirs de cet endroit où j'ai dansé au son du Hard House déchainé de Flavour.
C'est également à L'After où j'obtiens ma première gig dans un afterhour. Je m'en rappelle encore comme si c’était hier. Un Dj résident semble ne pas vouloir se présenter. Comme par hasard, j'ai mon sac à vinyles dans le coffre de ma voiture. Dans le temps de le dire, je me retrouve derrière les consoles. Je me mets à jouer un son beaucoup moins présent à l'époque, du Hard Techno bien pesant, bien rythmé, lorsqu'un organisateur vient me murmurer à l'oreille : « Ta musique n'est pas assez accessible pour un afterhour ».
Je me souviendrais toujours m'être retourné vers le plancher de danse bondé d'une foule de fêtards avec les bras dans les airs! J'ai alors compris qu'il y avait un public et un avenir dans la région pour les styles de musique plus marginaux.
Voir aussi :
La fondation de D.R.B. (3/4)
Les débuts (1/4)
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