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13%
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[Entrevue avec Modeselektor]

Selektors sans étiquettes

Gernot Bronsert et Sebastian Szary de Modeselektor par Birgit Kaulfuss

Pour leur quatrième passage au festival Mutek le 2 juin dernier, les Berlinois Gernot Bronsert et Sebastian Szary de Modeselektor ont pris d'assauts le Metropolis en y coprésentant la soirée Modeselektion, consacrée aux sonorités fétiches des étiquettes Monkeytown, 50 Weapons et BPitch Control.

Sous la bannière visuelle de Pfadfinderei et Diagraf, et flanqué de ses comparses Siriusmo, Anstam, Jacques Greene et Falty DL, Modeselektor a offert au public montréalais une expérience musicale éclectique combinant avec humour le Techno Minimal, le Hip hop, le Garage, le Dubstep et l'Electro. Datagram Radio a tenté d'en savoir plus sur la démarche musicale d’un groupe reconnu depuis 1994 pour ratisser large et rejeter la catégorisation musicale.

 

« Nous sommes en mission éducative », lance sereinement le sympathique Gernot Bronsert, qui voit Mutek comme l'endroit idéal pour sensibiliser le public à de nouvelles sonorités. « Mutek et nous parlons le même langage. Nous avons les mêmes goûts pour la musique, la nouveauté, les arts numériques, la technologie et les médias », affirme Bronsert, en soulignant l'ouverture d'esprit des festivaliers de la métropole. « Amon Tobin n’aurait pas pu présenter un spectacle comme celui de Mutek au Royaume-Uni », soutient-il. Toutefois, selon lui, la scène électronique montréalaise est plus difficile à cerner qu'ailleurs : « Elle combine des éléments de la scène européenne, anglaise et américaine. Elle est beaucoup plus influencée par la musique noire. »

 

Modeselektor_par_Birgit_Kaulfuss

Deux approches, un groupe
Pour situer les scènes musicales du monde, Gernot Bronsert sépare en deux camps l’univers de la musique électronique. D'une part, il y a ce qu'il nomme le « clap side », c'est-à-dire l'approche musicale orientée vers la danse dont les influences proviennent en grande partie de Hollande et de France. Ce type de musique plus formatée trouve son expression dans « l’environnement club constitué de deux CDJ, d’un bar et d’un plancher de danse ». D’autre part, il y a l'approche plus éclatée de l’expérimentation musicale et de la créativité entourant le Intelligent Dance Music (IDM), que l’on retrouve chez de nombreux artistes allemands et anglais.

Forts d'une dizaine d'années d'expérience à brûler les pistes de danse partout sur la planète, les deux camarades de Modeselektor s'entendent pour dire qu'ils aiment autant « l’aventure » que leur proposent les soirées dans les clubs que celles des festivals ciblant un public initié.

Le groupe, reconnu pour tirer ses influences de nombreux courants musicaux, discrimine d'ailleurs ses parutions selon le schéma de Bronsert. « Notre étiquette 50 Weapons est la plus vieille, la plus mature. Nous y faisons paraître des chansons plus électroniques au sens classique du terme, qui sont légèrement plus sombres. Quant aux parutions de Monkeytown, elles sont plus colorées et pop. Elles prennent beaucoup de temps à sortir, en raison du marketing et de l’aspect commercial les entourant. Les disques de 50 Weapons paraissent beaucoup plus rapidement », explique Bronsert.

 

Refus de la catégorisation
Histoire de conserver cette liberté de mouvement, Modeselektor a toujours refusé de s'accoler une étiquette, même après avoir été nommé meilleur artiste Dubstep et Grime aux Beatport Awards en 2008. « Nous ne nous préoccupons pas des étiquettes », assure Bronsert. Tout comme Tom York de Radiohead, le duo allemand réalise ses expérimentations selon ses envies, non pas pour vendre des tonnes d'albums. « Si nous avons fait du Dubstep, c'est à cause du tempo, affirme Bronsert. Le tempo à 140 BPM est le plus populaire. C'est le tempo du Rock, du Dance. Lorsque nous mixons différentes influences, nous ne nous attardons pas aux mélodies, mais au tempo ». « Dubstep n'est qu'un mot sujet à interprétation », explique celui qui déteste que sa musique soit réduite à une catégorie, « une petite boîte ». Cela risquerait en effet de ne pas rendre justice à l'originalité des collaborations réalisées entre Modeselektor et TTC, Radiohead, Ellen Allien, Paul St. Hilaire, Team Shadetek, Sasha Perera, Puppetmastaz, Maxïmo Park, Otto von Schirach et Siriusmo.

 

Album de Moderat à venir
Ces collaborations résultent d'ailleurs de coïncidences, comme l'explique Bronsert en parlant du jour où un membre de TTC est venu acheter des disques chez Hard Wax, à Berlin, où il travaillait. « Il m'a demandé si je connaissais Modeselektor. Je lui ai répondu: « Je peux t'aider! ». Il a ensuite suggéré qu'on travaille ensemble », explique Bronsert. Ce coup de tête a abouti à une chanson qui ne manque pas de faire bouger les foules, 2000007, parue en 2007 sur le dernier album de Modeselektor, Happy Birthday!. Pour Modeselektor, « il faut que la connexion s'établisse. […] Nous ne voulons pas pousser des collaborations uniquement pour avoir du succès ».

Le groupe travaille actuellement sur un nouvel album avec Apparat, le producteur berlinois avec qui Modeselektor s'est produit sous la formule Moderat à Montréal, en 2009. « Pour la première fois, un de nos albums suivra un concept, blague Bronsert, il n’y a cependant pas de direction à proprement parler, c'est l’expérimentation qui s’opère ».

http://www.modeselektor.com/

le chapeau!

>:)